()

Ces boissons qui nuisent à votre cerveau : attention au déclin cognitif !

Le choix de nos boissons quotidiennes peut avoir un impact significatif sur la santé de notre cerveau. Si certaines, comme le thé vert ou les infusions, regorgent d’antioxydants qui protègent le système cérébral, d’autres, en revanche, peuvent accélérer le déclin cognitif et altérer les fonctions cérébrales.

Une étude récente menée par l’Université de Boston a mis en lumière des données alarmantes sur les effets de certaines boissons courantes.

cerveau-jus-de-fruits-danger

Une étude qui révèle des effets préoccupants sur le cerveau

Les chercheurs ont étudié un large échantillon de plus de 4 000 adultes américains âgés de 30 ans et plus. Ces participants ont passé des tests cognitifs détaillés et ont subi des imageries cérébrales.

Les résultats sont sans équivoque : la consommation régulière de certaines boissons est associée à des signes précoces de vieillissement cérébral.

Parmi ces marqueurs, une réduction du volume total du cerveau, une altération de la mémoire épisodique, et une atrophie de l’hippocampe, une région clé impliquée dans la mémoire, ont été observées.

L’atrophie de l’hippocampe est particulièrement préoccupante, car elle est un facteur prédictif de la maladie d’Alzheimer précoce, qui peut survenir avant l’âge de 65 ans. Ces conclusions mettent en évidence le rôle central de notre alimentation dans la préservation des fonctions cérébrales.

Des boissons trompeuses : les jus de fruits pointés du doigt

Contrairement aux idées reçues, les jus de fruits tels que le jus de pomme, d’orange ou de pamplemousse, souvent perçus comme des options saines, figurent parmi les boissons les plus néfastes pour le cerveau !

La raison principale réside dans leur teneur élevée en sucre. Le sucre, consommé en excès, perturbe les processus cognitifs et est lié à une augmentation des risques de démence.

Cette découverte est d’autant plus importante que les jus de fruits sont souvent intégrés à notre quotidien, notamment au petit-déjeuner, sans considération pour leur impact potentiel sur notre santé mentale. Leur réputation de boisson « saine » masque souvent leur forte concentration en sucres naturels, parfois aggravée par des sucres ajoutés dans les versions industrielles !

Impact du sucre sur la santé cérébrale

Un équilibre à adopter : modération et qualité avant tout

Cependant, il n’est pas question de bannir totalement les jus de fruits de notre alimentation. Selon Caroline Seguin, diététicienne-nutritionniste, il est possible de consommer un petit verre de jus de fruits par jour, à condition de respecter certaines règles.

Privilégiez un jus 100 % pur (sans sucres ajoutés, eau ou additifs) ou, mieux encore, une orange pressée maison. La quantité doit rester raisonnable : environ 125 ml, idéalement consommés le matin.

Il est crucial d’adopter une approche équilibrée en matière de nutrition. Alternez avec des boissons moins sucrées, comme de l’eau infusée aux fruits ou des infusions sans sucre, pour répondre aux besoins de votre organisme sans surcharger votre cerveau en sucre.

Pourquoi le sucre est-il si nocif pour le cerveau ?

Perturbation de la communication neuronale

Le cerveau humain est un réseau complexe de neurones communiquant entre eux par des signaux électrochimiques. Cette communication est essentielle pour toutes nos fonctions cognitives, de la mémoire à la prise de décision. Le sucre, consommé en excès, interfère directement avec ce processus vital.

Lorsque nous consommons du sucre, notre corps produit de l’insuline pour réguler notre glycémie. Une consommation chronique de sucre a tendence à mener à une résistance à l’insuline, où les cellules deviennent moins sensibles à cette hormone. Or, l’insuline joue un rôle crucial dans le cerveau, notamment dans la formation des synapses, ces connexions entre neurones. La résistance à l’insuline compromet donc la plasticité synaptique, c’est-à-dire la capacité du cerveau à former de nouvelles connexions, élément fondamental de l’apprentissage et de la mémoire.

Par ailleurs, les fluctuations rapides de glycémie provoquées par la consommation de sucres raffinés entraînent également des variations dans la disponibilité des neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine, ce qui perturbe ainsi l’équilibre neurochimique du cerveau et affectant notre humeur et nos capacités cognitives.

Augmentation du stress oxydatif

Le stress oxydatif résulte d’un déséquilibre entre la production de radicaux libres et la capacité du corps à les neutraliser. Les neurones sont particulièrement vulnérables à ce phénomène en raison de leur forte consommation d’oxygène et de leur teneur élevée en lipides.

Le métabolisme du glucose en excès génère une quantité anormalement élevée de radicaux libres, molécules instables qui endommagent les structures cellulaires. Dans le cerveau, cela se traduit par une détérioration des membranes neuronales, des mitochondries (centrales énergétiques des cellules) et même de l’ADN. Cette cascade de dommages contribue à une inflammation chronique du tissu cérébral et accélère le vieillissement neuronal.

NOUVEAU LIVRE GRATUIT

5 étapes inattendues pour démarrer l'alimentation anti-inflammatoire avec succès

Des études ont montré que les marqueurs du stress oxydatif sont significativement plus élevés chez les personnes consommant régulièrement des aliments à indice glycémique élevé, ce qui suggère un lien direct entre l’hyperglycémie chronique et le stress oxydatif cérébral.

Glycation des protéines cérébrales

Un autre mécanisme par lequel le sucre endommage le cerveau est la glycation, processus par lequel les molécules de glucose se lient aux protéines sans l’intervention d’enzymes. Ce phénomène produit des produits de glycation avancée (AGEs), qui altèrent la structure et la fonction des protéines.

Dans le cerveau, la glycation affecte particulièrement les protéines structurelles et les enzymes nécessaires au bon fonctionnement neuronal. Les AGEs s’accumulent avec le temps et sont impliqués dans le développement de pathologies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, où ils contribuent à la formation de plaques amyloïdes caractéristiques de cette maladie.

Les conséquences cognitives et comportementales

Troubles de la mémoire et de l’apprentissage

Les effets du sucre sur le cerveau se manifestent concrètement par une altération des capacités mnésiques. Des études menées sur des rongeurs ont démontré qu’un régime riche en sucre diminuait significativement les performances dans les tâches d’apprentissage spatial et de mémorisation.

Chez l’humain, des recherches ont établi une corrélation entre une consommation élevée de sucre et une diminution du volume de l’hippocampe, région cérébrale cruciale pour la mémoire.

Dépendance et circuit de récompense

Le sucre agit sur le cerveau d’une manière similaire à certaines substances addictives. Sa consommation déclenche la libération de dopamine dans le noyau accumbens, centre du circuit de récompense, créant une sensation de plaisir qui encourage la répétition du comportement.

Avec le temps, cette stimulation répétée du circuit de récompense peut entraîner une désensibilisation des récepteurs dopaminergiques, nécessitant une consommation accrue pour obtenir le même effet de satisfaction.

Ce mécanisme est à la base de la dépendance au sucre, phénomène qui partage de nombreuses caractéristiques avec d’autres formes d’addiction : envies compulsives, symptômes de sevrage, perte de contrôle sur la consommation.

Des études d’imagerie cérébrale ont montré que la simple vue d’aliments sucrés active les mêmes régions cérébrales que celles stimulées par les drogues chez les personnes dépendantes, confirmant le potentiel addictif du sucre.

Troubles de l’humeur et dépression

La relation entre consommation de sucre et troubles de l’humeur est bidirectionnelle. D’une part, le sucre peut temporairement améliorer l’humeur en stimulant la production de sérotonine, neurotransmetteur impliqué dans la régulation des émotions. D’autre part, les fluctuations glycémiques qu’il provoque contribuent à l’instabilité émotionnelle et à l’anxiété.

Impact à long terme : neurodégénérescence et vieillissement accéléré

Lien avec la maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer, forme la plus courante de démence, est de plus en plus considérée comme ayant une composante métabolique significative.

Certains chercheurs la qualifient même de « diabète de type 3« , ce qui montre le rôle central de la résistance à l’insuline dans sa pathogenèse.

Le diabète de type 2, fortement associé à une consommation excessive de sucre, double le risque de développer la maladie d’Alzheimer.

Les mécanismes sous-jacents incluent la résistance à l’insuline cérébrale, l’inflammation chronique et l’accumulation d’AGEs, qui favorisent la formation de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements neurofibrillaires caractéristiques de cette pathologie.

Vieillissement cérébral prématuré

Au-delà des pathologies spécifiques, le sucre accélère le processus normal de vieillissement cérébral. L’accumulation progressive de dommages oxydatifs, la glycation des protéines et l’inflammation chronique contribuent à la perte de volume cérébral observée avec l’âge.

Ce qu’il faut retenir

  • Les jus de fruits industriels, même 100 % pur jus, doivent être consommés avec modération.
  • L’excès de sucre dans l’alimentation peut accélérer le déclin cognitif et perturber la mémoire.
  • L’atrophie de l’hippocampe, associée à une consommation excessive de sucres, est un marqueur de la maladie d’Alzheimer précoce.
  • Privilégiez les jus de fruits frais et limitez les portions à 125 ml par jour.
  • Adoptez une approche équilibrée en diversifiant vos boissons pour protéger votre santé cérébrale.

Source : Pase MP, Himali JJ, Jacques PF, DeCarli C, Satizabal CL, Aparicio H, Vasan RS, Beiser AS, Seshadri S. Sugary beverage intake and preclinical Alzheimer’s disease in the community. Alzheimers Dement. 2017 Sep;13(9):955-964. doi: 10.1016/j.jalz.2017.01.024. Epub 2017 Mar 6. PMID: 28274718; PMCID: PMC6820519.

Pour aller plus loin sur l’Alzheimer

Cet article a-t-il été utile ?

Cliquez sur une étoile pour le noter !

Note moyenne / 5. Nombre de votes :

Pas encore de votes ! Soyez le premier à donner votre avis.