Remplacer la viande rouge par du hareng et des sardines
Substituer la viande rouge par du hareng et des sardines pourrait conduire à une économie de jusqu’à 750 000 vies par an d’ici 2050, selon une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ) Global Health.
Les chercheurs mettent en avant la richesse en acides gras polyinsaturés à longue chaîne oméga-3 (DHA et EPA) de ces poissons, connus pour prévenir les maladies coronariennes, ainsi que leur empreinte carbone plus faible que celle des autres sources de protéines animales.
Un régime à base de poissons fourrages
Cette équipe de chercheurs préconise particulièrement l’adoption d’un régime alimentaire à base de poissons fourrages, notamment dans les pays du Sud, pour lutter contre la malnutrition.
Cette option serait particulièrement pertinente dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire, où ces poissons sont abondants et peu coûteux, et où les maladies cardiovasculaires posent un problème croissant.
Les bienfaits pour la santé publique
En effet, la consommation de viande rouge et transformée est associée à un risque accru de maladies non transmissibles, qui représentent environ 70 % des décès dans le monde, incluant les maladies coronariennes, les AVC, le diabète et le cancer colorectal.
Les poissons fourrages offrent une alternative nutritionnelle et durable, étant riches en oméga-3, en calcium et en vitamine B12, tout en ayant une empreinte carbone minimale.
L’attribution des poissons fourrages
L’étude explore quatre scénarios d’attribution des poissons fourrages à l’échelle mondiale, en tenant compte des projections de consommation de viande rouge pour 137 pays et des données historiques sur la production mondiale de poissons.
Les résultats montrent que privilégier la consommation humaine directe de ces poissons pourrait avoir des avantages significatifs en termes de santé publique, réduisant à la fois la malnutrition et les maladies coronariennes.
En adoptant cette approche, entre 500 000 et 750 000 décès dus à des maladies liées à l’alimentation pourraient être évités d’ici 2050, ainsi que 8 à 15 millions d’années de vie vécues avec un handicap, surtout dans les régions à faible revenu.
Bien que l’offre de poissons fourrages ne soit pas suffisante pour remplacer complètement la viande rouge, elle pourrait néanmoins contribuer à se rapprocher du niveau recommandé de consommation de poisson tout en réduisant la mortalité liée aux maladies cardiaques et alimentaires.
En outre, attribuer toute la production de ces poissons aux régions où la consommation de poisson est la plus faible pourrait efficacement réduire la charge mondiale de morbidité.
Source: BMJ Global Health 9 April, 2024 DOI: 10.1136/bmjgh-2023-013511 Unlocking the potential of forage fish to reduce the global burden of disease