Dans cet article, je ne vais pas revenir en détail de ce qu’est le syndrome d’hyperperméabilité intestinal (perméabilité intestinale), car ce n’est pas le sujet de cet article.
En résumé, pour les plus feignant qui ne veulent pas lire l’article précédent, le syndrome de l’hyperperméabilité c’est lorsque les cellules intestinales autorisent des molécules étrangères à pénétrer dans notre corps.
Le système immunitaire se met en place et lutte contre son envahisseur en créant de l’inflammation.
Cette inflammation et la mise en place du système immunitaire est en partie responsable des symptômes du leaky gut.
Si vous ne savez pas ce qu’est l’inflammation, j’ai également écrit un article sur ce sujet ici.
Maintenant que vous êtes au point sur ce qu’est réellement le syndrome d’hyperperméabilité intestinale aussi appelé leaky gut dans les pays anglophones, voici les symptômes qui peuvent se manifester.
Intolérances alimentaires
Le système immunitaire d’une personne ayant un intestin qui fuit (leaky gut), plus communément appelé : syndrome de l’hyperperméabilité intestinale, est sans cesse exposé aux antigènes alimentaires.
Un antigène ce n’est pas forcément une molécule nocive, antigène signifie : étranger.
Les antigènes alimentaires sont des grosses molécules, qui, normalement ne peuvent pas atteindre le système immunitaire qui se trouve derrière cette « barrière intestinale ».
Seulement, lorsque cette barrière est inefficace (hyperperméabilité intestinale) alors ces antigènes alimentaires pénètrent et rendent le système immunitaire hyperactif (c’est particulièrement le cas avec les antigènes alimentaires suivant : gluten, caséine).
Il y a une étude qui nous montre que les enfants allergiques à certains aliments ont bel et bien une perméabilité intestinale.
Même lorsque ces enfants sont en phase de restriction (de leurs antigènes alimentaires propres), 1/3 d’entre eux continuent d’avoir cette hyperperméabilité.
Maladie inflammatoire de l’intestin
Une étude hongroise datant de 2012 indique qu’une perméabilité intestinale élevée est souvent localisée au niveau du côlon chez les personnes souffrant du syndrome du côlon irritable et de la rectocolite hémorragique.
Dès 1988, des scientifiques ont suggéré que la maladie de Crohn était peut-être la résultante d’un problème au niveau des jonctions serrées.
Maladie auto-immune
Lorsque l’on souffre d’une maladie auto-immune, il y a beaucoup de risque que l’on souffre de leaky gut (hyperperméabilité intestinale).
Certains chercheurs estiment que c’est même un pré-requis pour développer une maladie auto-immune !
Pourquoi ?
Une protéine que l’on appelle la « zonuline » peut être dérégulée, et dans ce cas là, les protéines alimentaires ou autres virus/bactéries peuvent pénétrer dans le corps.
Sauf que cette fois-ci le corps n’est plus capable de faire la différence entre ses propres tissus et les étrangers qui l’ont agressé !
Selon un article de 2011 publié dans la revue Physiologic Reviews : ( 14 )
La zonuline est le seul modulateur physiologique des jonctions serrées intercellulaires décrit à ce jour qui est impliqué dans le trafic de macromolécules et, par conséquent, dans l’équilibre tolérance / réponse immunitaire.
Lorsque la voie de la zonuline est dérégulée chez les individus génétiquement sensibles, des troubles auto-immuns, inflammatoires et extra-intestinaux peuvent survenir.
Consommer du gluten peut déclencher cette cascade.
Des chercheurs de l’École de médecine de l’Université du Maryland ont découvert que le gluten «active la signalisation de la zonuline indépendamment de l’expression génétique de l’auto-immunité, conduisant à une augmentation de la perméabilité intestinale aux macromolécules». ( 15 )
La bonne nouvelle est que, au moins dans la mesure où l’intestin joue rôle dans des conditions auto-immunes, cela est réversible et pourrait potentiellement atténuer certaines formes de ces réponses immunitaires problématiques. ( 16 )
C’est le principe du protocole AIP que je mets en place avec les personnes souffrant de maladie auto-immune qui viennent me voir.
Problèmes thyroïdiens
Hashimoto (hypothyroïdite auto-immune), est l’une des maladies qui pourraient avoir un lien direct avec le microbiote intestinal et l’hyperperméabilité intestinale selon une étude.
La maladie d’hashimoto se manifeste donc par une hypothyroïdie, c’est-à-dire une faible efficacité de la thyroïde, mais également :
- Une altération du métabolisme,
- Une fatigue,
- De la dépression,
- Une prise de poids
(entre autres soucis de santé).
Malabsorption des nutriments
C’est un autre problème !
En effet, si vous souffrez d’hyperperméabilité intestinal, il est possible que vous souffriez également de malabsorption, probablement causé par un microbiote altéré et une muqueuse inefficace.
En effet, certaines bactéries qui se trouvent dans nos intestins nous aident à synthétiser des vitamines mais aussi certains acides gras.
Les personnes qui souffrent de malabsorption devraient essayer d’éviter le gluten et les produits laitiers pendant un temps en plus de prendre des suppléments pour corriger leurs carences.
Affections cutanées
De l’acné au psoriasis, des études ont montré qu’il y avait une connexion entre la santé intestinale et la santé de la peau.
En effet, certains aliments peuvent entrainer une augmentation de l’inflammation, intra et extra intestinal.
Une étude démontre le lien étroit entre pathologies intestinales ou dysbiose intestinale (c’est-à-dire une mauvaise flore intestinale) et l’émergence de soucis cutanés.
Problèmes d’humeur et autisme
Selon une étude publiée dans la revue Neuroendocrinology Letters , il a été démontré que l’hyperperméabilité intestinale provoque divers troubles neurocognitifs.
Par exemple, la réponse inflammatoire caractéristique de l’hyperperméabilité intestinale déclenche la libération de cytokines pro-inflammatoires et d’autres produits chimiques qui favoriseraient l’apparition de la dépression.
Une étude publiée dans la revue Nutritional Neuroscience a décrit le « cercle vicieux entre une déficience du système immunitaire et l’augmentation de la dysbiose entrainant une hyperperméabilité intestinale et des composés neurochimiques et / ou la production et l’absorption de neurotoxiques»
Les auteurs décrivent ensuite les résultats d’un certain nombre d’études qui pointent vers leur théorie selon laquelle l’autisme peut être lié à des problèmes du microbiote intestinal , en particulier au cours de la première année de vie.