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Cancer du sein triple négatif : pourquoi éviter les oméga-6 pour améliorer les traitements ?

Le cancer du sein triple négatif est une forme agressive de cancer qui représente environ 15 à 20 % des cas de cancer du sein. Ce type de tumeur se distingue par l’absence de récepteurs hormonaux pour les œstrogènes et la progestérone, ainsi que par l’absence de la protéine HER2, souvent impliquée dans d’autres cancers mammaires.

Cette particularité complique les options thérapeutiques, car les traitements ciblés couramment utilisés deviennent inefficaces.

Les traitements standard incluent principalement la chimiothérapie et l’immunothérapie, mais leur efficacité est souvent entravée par la résistance des tumeurs et les récidives. Une récente étude met en lumière un facteur méconnu mais crucial : l’impact des acides gras oméga-6 sur la réponse immunitaire et thérapeutique des patientes atteintes de ce type de cancer.

Le rôle clé des acides gras dans le cancer du sein triple négatif

Le métabolisme des acides gras influence directement la réponse du système immunitaire face aux cellules cancéreuses. Les acides gras ne sont pas uniquement une source d’énergie pour les cellules, ils agissent également comme des précurseurs de signaux qui peuvent inhiber ou stimuler l’activité immunitaire. Dans le cas du cancer du sein triple négatif, les cellules tumorales semblent tirer parti de certains types d’acides gras pour renforcer leur résistance.

L’étude menée par le Dr Liqun Yu et son équipe au Baylor College of Medicine a révélé que les cellules tumorales accumulent des gouttelettes lipidiques riches en acides gras oméga-6. Ces lipides ne restent pas confinés aux cellules tumorales : ils sont également transmis aux neutrophiles, un type de globule blanc essentiel à la défense immunitaire.

Ce transfert lipidique modifie le comportement des neutrophiles, les transformant en alliés des cellules cancéreuses. En d’autres termes, les oméga-6 favorisent un environnement immunosuppresseur qui permet aux tumeurs de contourner les traitements.

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Réduire les oméga-6 : une stratégie pour inverser la résistance tumorale

Une des découvertes majeures de cette recherche est la possibilité de restaurer l’équilibre immunitaire en limitant l’apport alimentaire en oméga-6. Lorsque les gouttelettes lipidiques sont perturbées ou que l’accumulation de ces acides gras est bloquée, les cellules tumorales redeviennent sensibles à la chimiothérapie et à l’immunothérapie. Cela ouvre de nouvelles perspectives, à la fois en termes de prévention et de traitement.

En pratique, une alimentation pauvre en oméga-6 est fortement recommandée pour les patientes atteintes de ce cancer. Ces acides gras se retrouvent en grande quantité dans certains aliments, notamment les huiles végétales (comme l’huile de tournesol ou de maïs), les viandes rouges et certains produits industriels.

Adopter un régime alimentaire équilibré, riche en oméga-3 (présents dans les poissons gras, les noix et les graines de lin), pourrait améliorer l’efficacité des traitements.

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Lien avec une alimentation anti-inflammatoire

Une alimentation anti-inflammatoire joue également un rôle crucial dans la gestion du cancer du sein triple négatif. Ce type de régime, qui favorise la consommation d’aliments riches en antioxydants et en nutriments essentiels, peut réduire l’inflammation chronique, un état souvent associé au développement et à la progression des cancers.

Les fruits et légumes colorés, les légumineuses, les épices comme le curcuma, ainsi que les sources de bons gras tels que l’avocat et l’huile d’olive, sont au cœur de cette approche. En agissant sur l’inflammation systémique, ces aliments pourraient compléter les stratégies de réduction des oméga-6 et ainsi optimiser les réponses aux traitements.

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Vers de nouvelles thérapies ciblées

Au-delà des recommandations alimentaires, cette étude ouvre la voie à des approches thérapeutiques innovantes. Des traitements visant à bloquer directement l’accumulation d’oméga-6 ou à inhiber les signaux immunosuppresseurs transmis par les gouttelettes lipidiques sont en cours de développement. Ces avancées pourraient transformer la prise en charge du cancer du sein triple négatif en offrant des solutions personnalisées adaptées au profil génétique de chaque tumeur.

Ce qu’il faut retenir

  • Le cancer du sein triple négatif est particulièrement complexe à traiter en raison de l’absence de récepteurs hormonaux et HER2.
  • Les acides gras oméga-6 jouent un rôle clé dans la résistance des tumeurs aux traitements.
  • Réduire la consommation alimentaire d’oméga-6 pourrait renforcer l’efficacité des thérapies existantes.
  • De nouvelles options thérapeutiques ciblant le métabolisme lipidique sont en cours d’étude.
  • Une alimentation équilibrée, riche en oméga-3 et pauvre en oméga-6, est conseillée pour ces patientes.

Source : Yu L, Liebenberg K, Shen Y, Liu F, Xu Z, Hao X, Wu L, Zhang W, Chan HL, Wei B, Lorenzi PL, Gao Y, Bado I, Becerra-Dominguez L, Rivas CH, Aguirre S, Pingel BC, Wu YH, Ding Y, Liu J, Edwards DG, Eberlin LS, Zhang XH. Tumor-derived arachidonic acid reprograms neutrophils to promote immune suppression and therapy resistance in triple-negative breast cancer. Immunity. 2025 Mar 21:S1074-7613(25)00096-2. doi: 10.1016/j.immuni.2025.03.002. Epub ahead of print. PMID: 40157359.

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