Des taux plus élevés de muscle ou de masse maigre pourraient protéger contre la maladie d’Alzheimer.
Cette étude menée, notamment par des chercheurs de l’Université de Californie San Francisco (UCSF), a conclu que des taux plus élevés de muscle ou de masse maigre pourraient avoir un effet protecteur contre la maladie d’Alzheimer.
Les chercheurs appellent à explorer les voies biologiques qui pourraient expliquer cette association, notamment une corrélation plus générale entre la masse musculaire, moins de masse grasse et une meilleure santé métabolique.
L’association entre l’obésité, le diabète et le risque accru de maladie d’Alzheimer est déjà documentée.
Il est bien établi que de nombreuses études ont déjà mis en évidence un lien entre l’obésité, le diabète et un risque accru de maladie d’Alzheimer, avec des facteurs tels que l’inflammation accrue, la résistance à l’insuline et des niveaux élevés de la protéine nocive β-amyloïde dans les tissus adipeux.
Pour obtenir des preuves génétiques soutenant ce lien, les chercheurs ont utilisé la randomisation mendélienne, une technique qui utilise des variantes génétiques comme proxy pour un facteur de risque spécifique, en l’occurrence la masse musculaire maigre, et a étudié un grand échantillon de participants.
Résultats de l’étude sur les variants génétiques et leur lien avec la masse musculaire maigre et la maladie d’Alzheimer.
Les résultats ont montré que 584 variants génétiques étaient associés à la masse musculaire maigre, mais aucun de ces variants n’était situé dans la région du gène APOE, qui est associée à la vulnérabilité à la maladie d’Alzheimer. Malgré cela, ces variants génétiques expliquent 10 % de la variation de la masse musculaire maigre chez les participants.
En moyenne, une masse musculaire maigre plus élevée (selon l’évaluation génétique) était associée à une réduction modeste mais statistiquement significative du risque de maladie d’Alzheimer. Cette association a été confirmée dans plusieurs échantillons et avec différentes mesures de la masse musculaire maigre. En outre, la masse maigre était également associée à de meilleures performances aux tests cognitifs.
En revanche, la graisse corporelle n’était pas liée au risque de maladie d’Alzheimer, mais elle était associée à de moins bonnes performances cognitives.
Perspectives futures et possibilités d’inverser la maladie avec l’augmentation de la masse maigre.
Bien que cette étude apporte de nouvelles preuves sur le lien entre la masse musculaire et le risque d’Alzheimer, des recherches supplémentaires seront nécessaires pour déterminer si l’augmentation de la masse maigre pourrait inverser la maladie chez les patients atteints d’une forme préclinique ou de déficience cognitive légère.
Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que toute intervention visant à favoriser la masse musculaire plutôt que l’adiposité pourrait être bénéfique et contribuer à réduire le fardeau de la maladie d’Alzheimer.
Source: BMJ Medicine 29 June, 2023 DOI: 10.1136/bmjmed-2022-000354 Genetically proxied lean mass and risk of Alzheimer’s disease: mendelian randomisation study