Aussi appelée la tueuse silencieuse, l’inflammation chronique peut avoir plusieurs visages. Considérée à la base comme un réflexe sain de guérison du corps, cette surprotection peut aussi vous jouer des tours lorsqu’elle devient chronique. Mais à partir de quel moment peut-on dire que l’inflammation devient dangereuse ? Comment repérer les symptômes et comment diminuer les effets d’une maladie chronique inflammatoire ? Je vous dis tout dans cet article !
Qu’est-ce qu’une inflammation chronique ?
Pour connaître la définition de ce qu’est une inflammation chronique, il est important de comprendre ce qui se passe dans notre corps.
Nous avons la chance d’avoir un organisme qui est capable de s’auto-guérir. Lorsque vous vous blessez, que vous entrez en contact avec un agent pathogène, un virus ou une bactérie extérieure, votre corps enclenche un mécanisme d’auto-défense : l’inflammation.
Cette action naturelle du corps est appelée l‘inflammation aiguë. Dès l’entrée de l’agent pathogène, des Motifs Moléculaires Associés aux Agents Pathogène (PAMP) vont alors se libérer pour alerter les cellules immunitaires de l’imprévu. Il y a notamment le lipopolysaccharide (LPS), une endotoxine dont le rôle est d’entraîner la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires comme le facteur de nécrose tumorale (TNF), l’Interleukine 1 et 6 ainsi que des protéines de l’inflammation comme la C-réactive Protéine (CRP).
Lorsque toutes les molécules pro-inflammatoires s’occupent de réparer les tissus abîmés par les lésions, on remarque ce qui est appelé la Tétrade de Celse : des réactions causées par le mécanisme de défense comme une rougeur, un œdème, une chaleur et une douleur.
L’inflammation aiguë ne dure que quelques jours car l’agent pathogène est rapidement éliminé.
Quelle est la cause d’une inflammation chronique ?
À partir du moment où l’inflammation aiguë se remet moins rapidement et que le mécanisme de traitement est moins efficace, il est possible qu’elle se soit transformée en inflammation chronique.
Notre corps s’auto-régule grâce à l’homéostasie. Ce processus permet de rétablir l’équilibre dans l’organisme. L’ensemble des protéines, des hormones et des cellules immunitaires diffusés vont aider à maintenir une régularité permanente dans le corps.
Lorsque l’inflammation devient chronique, c’est à partir du moment où elle n’agit plus seulement lorsqu’un agent pathogène s’infiltre : elle est constamment en activité. Il n’y a plus aucun contrôle et le système d’anticorps peut se retourner contre votre corps.
La pression qu’inflige l’inflammation permanente sur l’organisme va jouer sur l’efficacité moléculaire et cellulaire. Lorsque les cellules ont plus de difficultés à se régénérer, cela laisse le champ libre aux éléments pathogènes de s’infiltrer par les tissus. À partir de là, le risque de développer des complications et des maladies chroniques est augmenté.
Comment détecter une maladie chronique inflammatoire ?
Lorsque le mécanisme de défense du corps est atteint, de nombreuses pathologies chroniques vont alors pouvoir se développer. Le problème, c’est que la plupart des symptômes d’une maladie chronique inflammatoire peuvent être silencieux, ou alors banalisés.
C’est la raison pour laquelle le meilleur moyen de détecter ce type de problème de santé, c’est de réaliser des bilans sanguins régulièrement. La plupart des protéines sollicitées par l’inflammation se trouvent dans le sang. Lorsque leur taux est élevé, des analyses de sang pourront le confirmer.
Quelles sont les maladies chroniques inflammatoires ?
Il existe plusieurs types de réactions inflammatoires chroniques. Tout d’abord, il faut savoir qu’elles peuvent être génétiques. Certains enfants peuvent être atteints de cette pathologie dès le plus jeune âge.
Une maladie chronique inflammatoire peut être la conséquence de plusieurs facteurs comme un environnement et un rythme de vie assez peu sain (tabac), une mauvaise alimentation ou encore une exposition élevée à de l’anxiété ou à du stress.
Dans certains cas, plusieurs organes ainsi que le tissu conjonctif sont touchés. On parle alors de maladies rhumatismales auto-immunes.
Une maladie rhumatismale chronique agit au niveau des artères. Elle augmente donc considérablement le risque de développement du cholestérol donc de maladies cardiovasculaires ou de cancer. Il en existe plusieurs sortes :
- Polyarthrite rhumatoïde
Une polyarthrite rhumatoïde peut atteindre les articulations. Selon les estimations, cette maladie auto-immune est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Les principaux symptômes sont l’enraidissement douloureux des articulations.
- Myosite auto-immune
Cette maladie inflammatoire touche particulièrement les muscles. Étant donné que leur force est réduite, une personne souffrant de ces symptômes peut ressentir une certaine faiblesse musculaire ainsi que des douleurs au niveau des articulations.
- Polychondrite atrophiante
Il s’agit d’une inflammation au niveau du cartilage. Elle peut se répercuter sur les oreilles, le nez, la cage thoracique ou encore les yeux provoquant différents symptômes tels qu’une douleur, des gènes au niveau de la respiration et des gonflements au niveau des articulations (1).
Comment savoir si mes intestins sont enflammés ?
La plupart des maladies inflammatoires sont souvent dues à un mauvais rythme alimentaire. C’est notamment parce que notre bien-être au niveau de notre microbiote intestinal peut avoir de sévères impacts sur notre santé globale. Son action contre les bactéries est plus élevée que n’importe quel autre organe car le tube digestif est ce qui relie l’environnement extérieur à notre organisme.
C’est pour cette raison que l’inflammation provoque le plus souvent des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Parmi les plus connues, on compte notamment la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique ou le syndrome de l’intestin irritable (SII).
L’alimentation moderne contient de nombreux produits qui ne sont pas naturels pour le corps, et qui créent donc de l’inflammation. Notre intestin se bat chaque jour contre les mauvais sucres omniprésents dans nos assiettes, les mauvaises graisses ou encore tous les produits transformés qui peuvent dans certains cas provoquer un diagnostic bien plus sévère qu’une MICI ou un syndrome de l’intestin irritable.
Il s’agit d’un dérèglement du système de défense intestinal au niveau du tube digestif ou du côlon.
Les MICI apparaissent notamment chez de nombreux patients pour lesquels la barrière intestinale possède des lésions. Cela va donc créer ce qui est appelée une hyperperméabilité intestinale favorisant le passage de nombreuses bactéries et agents pathogènes.
Les principaux symptômes de cette maladie inflammatoire sont la diarrhée ou des douleurs abdominales.
Quelles sont les autres maladies inflammatoires chroniques ?
Il est important de savoir qu’une réaction inflammatoire peut se répandre dans le corps infectant aussi d’autres parties de l’organisme.
C’est notamment le cas du lupus érythémateux. Il touche notamment le tissu conjonctif et peut donc atteindre la peau, les muqueuses et les parois des vaisseaux sanguins pour ensuite toucher un ou plusieurs organes.
Une petite inflammation chronique peut alors dériver sur des pathologies bien plus graves.
Il existe notamment des maladies auto-immunes touchant principalement les jeunes et qui peuvent être détectées très rapidement. On pense notamment au diabète de type 1 qui est présent lorsque la production d’insuline (qui permet de réguler les taux de glycémie) est insuffisante.
Cependant, lorsque le pancréas est touché par des réactions inflammatoires, le risque de développer un diabète de type 2 est augmenté (2). Ici, les cellules vont recevoir un surplus d’insuline générant ainsi une résistance à cette hormone.
De cette façon, on retrouve un système intestinal perturbé puisque l’équilibre n’est plus assuré par l’organisme.
Comment diminuer l’inflammation chronique ?
Comme évoqué un peu plus haut, il existe plusieurs facteurs menant à la création d’une défense immunitaire dans le corps. L’avantage, c’est que même s’il existe des médicaments anti-inflammatoires, un traitement naturel peut être trouvé dans la plupart des cas.
Le tabac a été reconnu comme élément important dans le risque de développement d’une maladie de Crohn qui est deux fois plus présent chez les fumeurs. Le tabac impacte les cellules protectrices de votre corps et favorise la réaction immunitaire que ce soit dans vos poumons, mais aussi dans votre organisme tout entier. Le problème, c’est qu’il concerne également le tabagisme passif (3).
Il est recommandé pour les personnes ayant un système de défense affaibli de stopper toute consommation de cigarette.
Manger mieux
Il faut savoir que l’alimentation joue un rôle important sur votre santé. Dès lors que vous consommez des produits qui ne sont pas bons pour votre santé, vos anticorps vont se déclencher pour se défendre et éliminer au plus vite ces aliments nocifs. C’est pour cette raison que l’obésité (et indirectement le diabète) est généralement associée à la maladie chronique (4).
Pour éviter le risque de complications, il est recommandé d’opter pour une alimentation plus saine pour la santé intestinale composée de légumes, de fruits, d’aliments antioxydants, d’oméga 3, de vitamines et de minéraux.
Réduire l’anxiété
Plusieurs études ont permis de mettre en évidence le fait qu’une anxiété aiguë pouvait augmenter le risque de maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique (5). D’ailleurs, l’une d’entre elles précise que “les malades en rémission ont signalé significativement moins d’événements de vie stressants (60, 8 %) que ceux ayant une maladie active persistante (41, 3 %)”.
Le risque de rechute est donc bien plus important chez des personnes anxieuses.
L’un des traitements naturels dans cette situation est de pratiquer des activités qui se focalisent sur le bien-être et la relaxation. L’activité physique régulière est également une solution efficace pour réduire les effets ou les risques de développer des maladies chroniques inflammatoires sévères.
Sources :
(1) Balsa A, Expinosa A, Cuesta M, MacLeod TI, Gijón-Baños J, Maddison PJ. Joint symptoms in relapsing polychondritis. Clin Exp Rheumatol. 1995 Jul-Aug;13(4):425-30.
(2) Cucak H, Grunnet LG, Rosendahl A. Accumulation of M1-like macrophages in type 2 diabetic islets is followed by a systemic shift in macrophage polarization. J Leukoc Biol. 2014 Jan;95(1):149-60.
(3) Lashner BA, Shaheen NJ, Hanauer SB, Kirschner BS. Passive smoking is associated with an increased risk of developing inflammatory bowel disease in children. Am J Gastroenterol. 1993 Mar;88(3):356-9.
(4) Rakotoarivelo, Volatiana. Expression of inflammatory mediators study in adipose tissues of obese people and their influence on diabetes development, 2018.
(5) Mawdsley, J E, and D S Rampton. “Psychological stress in IBD: new insights into pathogenic and therapeutic implications.” Gut vol. 54,10 (2005): 1481-91.
Une réponse
Bonjour
Je ne peux rien faire pour le moment ,ma fille est absente .;je reprendrai contact avec vous .
Cordialement