C’est LA fameuse question que l’on se pose tous : est-ce que le lait est inflammatoire ou pas ? Les différentes études scientifiques restent contradictoires à ce sujet et entre ça et le mythe du lait qui nous est asséné quotidiennement par une industrie laitière multi-milliardaire, on ne sait plus où donner de la tête.. Alors, aujourd’hui, on va résoudre ce mystère !
D’abord, c’est quoi l’inflammation ?
L’inflammation est une réponse complexe du système immunitaire face à une agression, comme une infection ou une blessure. C’est un mécanisme naturel essentiel pour la protection et la guérison du corps.
Lorsque le corps détecte une agression, des substances chimiques appelées cytokines sont libérées. Ces cytokines signalent aux cellules immunitaires de se rendre sur le site affecté, provoquant rougeur, chaleur, gonflement et parfois douleur – des signes classiques d’inflammation aiguë.
L’inflammation aiguë est de courte durée et se résout une fois l’agression éliminée. Elle est bénéfique car elle aide à éliminer les agents pathogènes et à réparer les tissus endommagés.
En revanche, l’inflammation chronique persiste sur le long terme, souvent en raison de facteurs comme le stress, le régime alimentaire, ou des maladies auto-immunes.
Elle peut contribuer au développement de nombreuses maladies chroniques, y compris les maladies cardiaques, le diabète de type 2 et certaines formes de cancer.
La composition du lait
Le lait est riche en nutriments essentiels tels que les protéines, les lipides, les glucides, les vitamines (notamment A, D, B12) et les minéraux (comme le calcium et le potassium).
Ces éléments fournissent non seulement de l’énergie mais jouent également des rôles critiques dans le fonctionnement optimal du corps humain.
Les peptides bioactifs présents dans le lait sont des composés protéiques ayant des effets potentiels sur la santé, y compris des propriétés antimicrobiennes, antioxydantes et potentiellement anti-inflammatoires.
Parmi ceux-ci, les caséinophosphopeptides (CPP) et les peptides issus de la digestion des protéines du lactosérum ont été particulièrement étudiés pour leur capacité à moduler l’inflammation.
Mais alors, pourquoi peut-on dire que le lait est inflammatoire ?
Même si le lait possède de nombreux composants bénéfiques pour la santé, un de ses ingrédients principaux ne l’est pas tant que ça : le lactose.
Le lait de vache est parfait pour celui à qui il est destiné : son petit, le veau !
Le lait de chaque mammifère est spécifiquement adapté aux besoins particuliers de chaque espèce. Quand on regarde bien, l’être humain est la seule espèce mammifère au monde à boire du lait d’une autre espèce. Et de surcroît après sevrage !
Le lait de vache est beaucoup plus riche que le lait maternel humain, et permet au petit veau de décupler son poids de naissance et d’atteindre 300 kg en 1 an ! Ce lait est totalement inadapté à notre organisme, ce qui en fait littéralement un poison pour notre corps…
Comment nous le rappelle-t-il ?
À l’âge adulte, notre corps ne produit plus l’enzyme du lactose appelée la lactase.
En effet, la lactase est l’enzyme qui va venir digérer le lait.
Lorsque les molécules de lactose arrivent dans l’intestin, elles sont trop « grosses » pour passer de l’extérieur à l’intérieur des cellules.
L’enzyme va permettre alors la cassure de la molécule de lactose en glucose et galactose.
Enfin, le glucose et le galactose vont pouvoir pénétrer dans les cellules sans trop de mal. Voici une image explicative.
On sait d’ailleurs que plus de 75% de la population mondiale est intolérante au lait de vache ! Ce n’est pas un hasard…
Si vous le souhaitez, nous avons rédiger un guide complet sur les dangers du lait sur la santé.
Quels sont les effets de l’intolérance au lactose dans notre corps ?
Les symptômes apparaissent le plus souvent entre 30 minutes et 2 heures après l’ingestion de la nourriture contenant le lactose. Ils sont de deux types :
- des symptômes intestinaux tels que gaz, sensation de ballonnement, crampes abdominales, diarrhée, nausées, vomissements ;
- des symptômes généraux comme des maux de tête, une fatigue, des douleurs musculaires et articulaires, etc.(1)
Les lait et ses facteurs de croissance
Les facteurs de croissance sont des molécules produites chez l’Homme ainsi que chez de nombreuses espèces animales.
On leur compte au moins 2 actions principales:
- Des effets physiologiques, comme la croissance
- La différenciation et le métabolisme cellulaire.
L’action des facteurs de croissance sur leurs cellules cible s’exerce selon des modes différents : ils peuvent intervenir sur la membrane cellulaire, mais également sur le noyau de la cellule.
Ils peuvent stimuler :
- la division de la cellule qui les produit (stimulation autocrine),
- la croissance d’une autre cellule (stimulation paracrine),
- soit encore exercer leurs actions sur tout l’organisme par l’intermédiaire du sang (stimulation endocrine).
Dans le lait de vache, on trouve un facteur de croissance appelé IGF-1. C’est une protéine qui stimule la croissance de toutes les cellules de l’organisme.
La consommation de lait augmenterait le taux d’IGF-1 dans le sang(2).
En effet, selon l’ANSES* (L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), des associations positives ont été observées entre la concentration sanguine d’IGF-1 et le risque de cancer de la prostate, de cancer du sein et de cancer colorectal.
Pour confirmer l’étude (2), l’ANSES poursuit: « Une majorité d’études d’observation chez l’Homme met en évidence une association positive entre consommation de lait et concentration sanguine d’IGF-1. »
Cette augmentation est étroitement liée à l’apparition du cancer de la prostate (3)
La caséine
La caséine, quant à elle, est la principale protéine du lait. Elle se décompose en divers peptides lors de la digestion.
Les allergies à la caséine peuvent déclencher des réponses inflammatoires plus prononcées, typiquement associées à des réactions immunitaires.
Ces allergies peuvent se manifester par des symptômes cutanés, respiratoires ou digestifs, et nécessitent souvent une éviction stricte du lait et de ses dérivés pour éviter les complications inflammatoires.
Une étude montre d’ailleurs que la caséine peut également avoir un lien avec le cancer de la prostate.
L’insuline bovine
Oui, le bovin a également de l’insuline !
Tout comme l’être humain. Pour rappel, l’insuline joue un rôle de régulateur en maintenant la glycémie à des valeurs normales.
Jusqu’ici, rien d’anormal, sauf, peut-être, lorsqu’elle se retrouve dans le lait.
En effet, cette hormone bovine posséderait des ressemblances avec la nôtre. La grande question est: Est-ce que l’insuline bovine a un impact sur la santé des consommateurs de lait ?
Dans un intestin en pleine santé, il n’y aurait aucun problème.
En effet, l’insuline bovine ne devrait pas passer.
En revanche, les études tendent à démontrer qu’une alimentation (l’alimentation conseillée par le PNNS par exemple) riche en gluten, mais également en caséine pourrait perturber une molécule qui s’appelle la zonuline.
Cette protéine est à l’origine de l’ouverture (ou non) des jonctions serrées.(4)
Alors, le lait est-il inflammatoire ?
Les laits d’animaux sont faits pour faire grandir leurs petits. C’est un fait. C’est pourquoi nous digérons très mal le lait de vache.
Aujourd’hui, si certaines études tendent à dire que le lait possède un léger effet anti-inflammatoires, il n’est pas à nier qu’une grande partie de la population reste intolérance à cela. Et ce n’est pas pour rien.
On démontre tout de même beaucoup de liens entre le lait et les maladies inflammatoires chroniques telles que :
- La maladie de Crohn et du colon irritable
- La polyarthrite rhumatoïde
- Le diabète de type 1
- Le cancer de la prostate
Une étude intéressante à montré que les produits laitiers pouvaient avoir des propriétés anti-inflammatoires mais de faible niveau. Ces propriétés deviennent inflammatoires chez les personnes allergiques au lait.
Alors, peut-on dire que le lait est anti-inflammatoire ? Nous ne pensons pas. Cela peut effectivement dépendre du métabolisme de chacun et des techniques utilisées qui pourraient éventuellement retirer les composés nocifs.
Dans ces conditions, comme c’est le cas pour le lait fermenté, il pourrait y avoir “des propriétés anti-inflammatoires chez l’homme ne souffrant pas d’allergie au lait, en particulier chez les sujets présentant des troubles métaboliques.” (4)
Peut-on boire du lait au quotidien ?
Cependant, sachez que certains procédés de fermentation et de pasteurisation limitent la quantité de lactose ou nous aide à mieux le tolérer.
La pasteurisation par exemple, est un traitement qui élimine les bactéries pathogènes ainsi que les enzymes actives.
Même si celle-ci permet de garder un goût relativement proche de celui du lait cru, elle garde tout de même une partie de ses enzymes entraînant une dégradation progressive du lait.
Au niveau des qualités nutritionnelles, elle peut entraîner une perte allant jusqu’à 20 % pour certaines vitamines.
Nous vous conseillons de plutôt boire des laits issus d’animaux dont la taille se rapproche des humains. Les laitages à base de brebis ou de chèvre proviennent d’animaux de plus petite taille.
On peut donc imaginer qu’ils contiennent mois de facteur de croissance.
En ce qui concerne le lactose, d’après une publication scientifique étudiant 3 types de lait: le lait de vache, de buffle et de chèvre, le lait de chèvre présentait une plus faible teneur en matières grasses, protéines et lactose (5)
Sources
(1) Symptômes d’une intolérance au lactose: http://www.ameli-sante.fr/intolerance-au-lactose/intolerance-au-lactose-definition-et-symptomes.html
(2) Milk consumption and circulating insulin-like growth factor-I level: a systematic literature review: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19746296%20
(3) Whole Milk Intake Is Associated with Prostate Cancer-Specific Mortality among U.S. Male Physicians http://jn.nutrition.org/content/143/2/189.abstract?sid=0b2eca0b-dca2-4a6d-9d7e-9c301ed3b0e3
(4) Bordoni, A., Danesi, F., Dardevet, D., Dupont, D., Fernandez, A. S., Gille, D., … Vergères, G. (2017). Dairy products and inflammation: A review of the clinical evidence. Critical Reviews in Food Science and Nutrition, 57(12), 2497–2525. https://doi.org/10.1080/10408398.2014.967385
(5) Kapadiya DB, Prajapati DB, Jain AK, Mehta BM, Darji VB, Aparnathi KD. Comparison of Surti goat milk with cow and buffalo milk for gross composition, nitrogen distribution, and selected minerals content. Vet World. 2016 Jul;9(7):710-6.