Les Bienfaits du Travail sur la Santé Cognitive
Oui, le travail peut être bénéfique à la santé, notamment à la santé cognitive, relève cette équipe de médecins de l’Université d’Oslo. Utiliser davantage votre cerveau au travail semble permettre d’éviter une partie des problèmes de réflexion et des troubles de la mémoire liés à l’âge.
Plus le cerveau travaille dur dans le cadre professionnel, plus faible est le risque de troubles cognitifs plus tard dans la vie, conclut l’étude publiée dans la revue Neurology.
Une Association entre Travail Cognitif et Déclin Cognitif Réduit
Si l’étude démontre seulement une association entre un travail qui sollicite le cerveau et un risque réduit de déclin cognitif avec l’âge, ses conclusions soutiennent qu’en cas de bonne santé générale et d’une activité professionnelle stimulante sur le plan cognitif, il peut être bénéfique de reporter le départ en retraite.
La Stimulation Cognitive et ses Effets
L’auteur principal, le Dr Trine Holt Edwin de l’hôpital universitaire d’Oslo précise : « En prenant en compte les exigences très diverses de différents types d’emplois, nous constatons que la stimulation cognitive au travail aux différentes étapes de la vie est toujours associée à une réduction du risque de troubles cognitifs après l’âge de 70 ans ». Avoir un travail qui nécessite une réflexion complexe est une « chance » cognitive !
Méthodologie de l’Étude
L’étude a suivi 7 000 participants exerçant plus de 300 professions différentes. Les chercheurs ont évalué le degré de stimulation cognitive pour chaque emploi, en prenant en compte les caractéristiques des tâches (manuelles routinières, cognitives routinières, analytiques non routinières et interpersonnelles non routinières) et des compétences exigées pour les différents emplois.
Types de Tâches Professionnelles
- Tâches manuelles de routine : Exigent de la vitesse, un contrôle de l’équipement et impliquent souvent des mouvements répétitifs, typiques du travail en usine.
- Tâches cognitives de routine : Exigent de la précision et de l’exactitude des tâches répétitives, comme la tenue de dossiers et le classement.
- Tâches analytiques non routinières : Impliquent l’analyse d’informations, la participation à une réflexion créative et l’interprétation d’informations pour d’autres employés.
- Tâches interpersonnelles non routinières : Impliquent l’établissement et le maintien de relations personnelles, la motivation des autres et le coaching. Les emplois cognitifs non routiniers comprennent les relations publiques et la programmation informatique.
Résultats de l’Étude
Les participants ont ainsi été répartis en 4 groupes en fonction du degré de stimulation cognitive associé à leur travail. Après 70 ans, les participants ont effectué des tests cognitifs. L’analyse révèle que :
- Parmi les participants ayant les exigences professionnelles cognitives les plus faibles, 42 % ont reçu un diagnostic de déficience cognitive légère.
- Parmi les personnes ayant les exigences cognitives les plus élevées, 27 % ont reçu un diagnostic de déficience cognitive légère.
- Après ajustement des facteurs de confusion possibles, dont l’âge, le sexe, les niveaux d’études et de revenus et les facteurs de mode de vie, les participants confrontés aux exigences cognitives au travail les plus faibles présentent un risque 66 % plus élevé de troubles cognitifs vs ceux ayant les exigences professionnelles cognitives les plus élevées.
Conclusion et Perspectives
Le travail, au même titre que les études, permet de solliciter le cerveau et joue un rôle crucial dans la réduction du risque de déficience cognitive plus tard dans la vie. Des recherches sont en cours pour identifier les tâches professionnelles spécifiques exigeantes sur le plan cognitif et les plus efficaces pour maintenir la santé cognitive.
Source: Neurology (In Press) 17 April, 2024 via AAAS Does using your brain more at work help ward off thinking, memory problems?