Effets distincts de l’obésité et du syndrome métabolique sur le cancer du sein
Cette recherche, menée par des gynécologues et des cancérologues de l’Université d’Oklahoma, met en lumière les effets distincts de l’obésité et du syndrome métabolique sur le risque de cancer du sein.
Publiée dans la revue Cancer, elle rappelle aux médecins l’importance de surveiller à la fois le poids et le syndrome métabolique dans la santé des femmes.
Différences dans l’impact de l’obésité et du syndrome métabolique
L’obésité et le syndrome métabolique, qui inclut des pathologies comme l’hypertension et l’hyperglycémie, augmentent le risque de cancer du sein de manière différente selon les sous-types de cancer.
Cette distinction, soulignée par la recherche, permet aux médecins de mieux adapter les soins pour les femmes à risque élevé.
L’étude de la Women’s Health Initiative
Les chercheurs se sont appuyés sur les données de la Women’s Health Initiative (WHI), une cohorte lancée dans les années 90 pour étudier les facteurs de risque chez les femmes ménopausées.
Le Dr Robert Wild, professeur à l’Université d’Oklahoma, a dirigé l’étude et participé à la WHI depuis ses débuts.
Cette étude fait suite à une analyse précédente qui avait montré que suivre un régime pauvre en graisses pendant huit ans réduisait le risque de décès par cancer du sein de 21 % sur une période de 20 ans.
Obésité et syndrome métabolique : des risques indépendants
L’analyse a permis de découvrir que l’obésité et le syndrome métabolique augmentent tous deux le risque de cancer du sein, mais de manière indépendante.
Les deux conditions affectent différemment les sous-types de cancer, influençant ainsi les taux de diagnostic et de mortalité.
Le rôle du syndrome métabolique dans la mortalité par cancer
Le syndrome métabolique est associé à une augmentation de 53 % des décès après un cancer du sein et à une mortalité 44 % plus élevée due à la maladie.
Il est particulièrement lié à un mauvais pronostic pour deux types de cancer : les cancers à récepteurs d’œstrogènes positifs (ER+) et à récepteurs de progestérone négatifs (PR-).
Les cancers ER+ représentent environ 70 à 80 % des cancers du sein et répondent généralement bien à l’hormonothérapie. Les cancers PR-, en revanche, ne réagissent pas à ce traitement et ont tendance à évoluer plus rapidement.
Obésité et mortalité après un cancer du sein
L’obésité, quant à elle, est liée à une augmentation du nombre de cas de cancer du sein et de décès, notamment chez les femmes souffrant d’obésité sévère.
Toutefois, dans les cancers ER+ et PR+, l’obésité est associée à un pronostic plutôt favorable.
Un message clair pour la prévention
En conclusion, cette étude envoie un message fort : il est crucial pour les femmes de surveiller leur poids, leur tour de taille et leur santé métabolique afin de réduire le risque de cancer du sein et de décès qui y est lié.
« Nous devons prêter attention à la fois au syndrome métabolique et au poids », soulignent les chercheurs.
Source: Cancer 6 June 2024 DOI : 10.1002/cncr.35318 Breast cancer incidence and mortality by metabolic syndrome and obesity: The Women’s Health Initiative
Pour mieux comprendre le syndrome métabolique
Consultez cet article : Comment traiter le syndrome métabolique naturellement.
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