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Rappel sur les AVC

Un accident vasculaire cérébral, souvent appelé AVC ou « attaque cérébrale », est une urgence médicale où l’apport en sang à une partie du cerveau est interrompu brusquement. Il existe deux principaux types d’AVC. L’AVC ischémique est le plus commun, causé par un caillot ou une plaque qui bloque une artère cérébrale, privant ainsi le cerveau d’oxygène et entraînant la mort des cellules cérébrales en quelques minutes. L’AVC hémorragique, moins fréquent mais souvent plus grave, survient quand une artère dans le cerveau se rompt, provoquant une hémorragie qui augmente la pression dans le crâne et endommage les cellules cérébrales.

Une crise mondiale sans précédent

Les facteurs en cause de l’augmentation des accidents vasculaires cérébraux (AVC) se multiplient. La pollution de l’air, les températures élevées, ainsi que les facteurs de risque métaboliques sont à l’origine de cette crise mondiale.

Selon un rapport publié dans The Lancet Neurology, l’incidence des AVC a atteint 12 millions de cas par an, avec plus de 7 millions de décès liés à cette pathologie.

Une augmentation alarmante en 30 ans

Depuis trois décennies, l’incidence des nouveaux cas d’AVC a augmenté de 70 %, tandis que la mortalité liée à ces accidents a progressé de 44 %.

De plus, la perte d’années de vie en bonne santé a augmenté de 32 % à l’échelle mondiale, soulignant l’ampleur de ce problème.

Des AVC largement évitables

L’AVC est pourtant évitable dans la majorité des cas. En effet, 84 % des AVC sont imputables à 23 facteurs de risque modifiables, parmi lesquels figurent la pollution de l’air, l’excès de poids, l’hypertension artérielle, le tabagisme et l’inactivité physique.

Impact du réchauffement climatique

Le réchauffement climatique joue un rôle de plus en plus déterminant dans la survenue des AVC. Depuis 1990, l’incidence des AVC liés à l’augmentation des températures a progressé de 72 %, démontrant l’impact croissant des facteurs environnementaux sur cette pathologie.

Pollution et AVC hémorragique

La pollution de l’air, en particulier les particules fines, a également un effet comparable à celui du tabagisme sur l’hémorragie sous-arachnoïdienne, une forme d’AVC souvent mortelle.

Une analyse globale : l’étude GBD

L’étude récente s’appuie sur les données de l’étude Global Burden of Disease et révèle des conclusions troublantes. En 2021, le nombre de personnes ayant subi un nouvel AVC a atteint 11,9 millions, soit une hausse de 70 % depuis 1990.

Le nombre de survivants d’AVC a, quant à lui, atteint 94 millions, tandis que 7 millions de décès étaient liés à cette pathologie.

Les causes structurelles de l’augmentation

Cette hausse de la morbidité due aux AVC est largement due à la croissance démographique et au vieillissement des populations, des facteurs qui contribuent de manière significative à l’augmentation de l’incidence et de la mortalité.

Les causes environnementales

Les facteurs de risque environnementaux et comportementaux modifiables continuent de peser lourd. Par exemple, l’incidence des AVC liés à un indice de masse corporelle (IMC) élevé a augmenté de 88 %, tandis que ceux liés aux températures élevées ont progressé de 72 %.

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L’augmentation de la glycémie, de la consommation de boissons sucrées et du manque d’activité physique sont également des contributeurs importants.

Vieillissement de la population et AVC

Le vieillissement de la population explique en grande partie l’augmentation des AVC. Toutefois, lorsque les chercheurs prennent en compte les différentes tranches d’âge, les données montrent une baisse de 22 % de l’incidence, de 8 % de la prévalence et de 39 % de la mortalité.

Urgence d’une meilleure prévention et prise en charge

Malgré les progrès réalisés dans la prise en charge des AVC, les stratégies de prévention doivent être intensifiées, en particulier pour les populations âgées.

Les régions les plus touchées, comme l’Asie de l’Est et centrale ainsi que l’Afrique subsaharienne, doivent être une priorité dans la mise en œuvre de ces stratégies.

AVC : quelles mesures pour freiner la hausse mondiale

AVC hémorragique versus ischémique

Bien que moins fréquents, les AVC hémorragiques, souvent dus à l’hypertension, sont responsables de la moitié des invalidités et des décès liés aux AVC.

Les personnes âgées de plus de 70 ans sont particulièrement vulnérables à cette forme d’AVC.

Facteurs de risque majeurs

Les facteurs de risque métaboliques, comme l’IMC élevé et l’hypertension, ainsi que les facteurs environnementaux, tels que la pollution de l’air et les changements climatiques, sont les principaux responsables de la charge mondiale d’AVC. Les 5 principaux facteurs identifiés sont :

  • l’hypertension artérielle
  • la pollution de l’air
  • le tabagisme
  • un taux élevé de cholestérol LDL
  • la pollution de l’air domestique

La prévention, une priorité mondiale

La prévention est essentielle pour réduire ce fardeau mondial. Les chercheurs soulignent l’importance de mettre en œuvre des stratégies efficaces à l’échelle de la population, comme l’utilisation de la télésanté et la formation des professionnels de santé.

Ces mesures doivent être adoptées de toute urgence pour réduire l’incidence des AVC dans le monde entier.

Réadaptation post-AVC : un enjeu crucial

Enfin, la réadaptation doit devenir une priorité dans tous les pays pour limiter les conséquences des AVC et améliorer la qualité de vie des survivants.

Source: The Lancet Neurology 18 Sept, 2024 DOI : 10.1016/S1474-4422(24)00369-7 Global, regional, and national burden of stroke and its risk factors, 1990–2021: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2021

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