Impact du stress et de l’inflammation sur les capacités cognitives à long terme
Une équipe de neuroscientifiques de l’Université de Californie – San Francisco (UCSF) a mené une étude révélant l’impact du stress chez les jeunes adultes sur les capacités cognitives à la quarantaine.
L’étude met en avant que la neuro-inflammation chez les jeunes adultes est liée à des performances cognitives moindres dans la quarantaine.
Ces conclusions, publiées dans Neurology, soulignent également les effets des comorbidités associées à l’obésité sur la santé cérébrale.
Le rôle de l’inflammation chez les jeunes adultes
La corrélation entre le stress et le déclin cognitif est particulièrement marquée chez les jeunes adultes ayant des niveaux plus élevés d’inflammation.
Cette inflammation est souvent associée à l’obésité, à l’inactivité physique, aux maladies chroniques et au tabagisme. Ces individus présentent un risque accru de déclin cognitif significatif à la quarantaine.
Une découverte inédite concernant l’inflammation et le déclin cognitif
Bien que le lien entre une inflammation plus élevée chez les personnes âgées et le risque de démence soit bien documenté, cette étude est la première à montrer un lien entre l’inflammation au début de l’âge adulte et le déclin cognitif à la quarantaine.
L’importance des habitudes de vie dès le jeune âge
Le Dr Amber Bahorik, principal auteur de l’étude, souligne que les changements cérébraux associés à des maladies comme l’Alzheimer peuvent se développer sur plusieurs décennies.
L’équipe a donc voulu examiner si les habitudes de santé et de mode de vie des jeunes adultes influencent leur cognition à la quarantaine et leur risque de démence plus tard dans la vie.
Une étude basée sur la cohorte Cardia
L’étude s’appuie sur les données de la cohorte Cardia, qui a suivi 2 364 participants âgés de 18 à 30 ans au début de l’étude. Les chercheurs ont mesuré les niveaux de protéine C-réactive (CRP), un marqueur inflammatoire, à quatre reprises sur une période de 18 ans.
5 ans après la dernière mesure de CRP, alors que les participants avaient entre 40 et 50 ans, des tests cognitifs ont été effectués.
Résultats principaux de l’étude
Les résultats montrent que :
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- 45 % des participants avaient une inflammation stable faible,
- 16 % une inflammation modérée ou croissante,
- et 39 % une inflammation plus élevée.
Le niveau d’inflammation était associé à l’inactivité physique, à un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé et au tabagisme.
👉 Les participants avec une inflammation faible avaient de meilleurs résultats aux tests cognitifs que ceux présentant des niveaux d’inflammation plus élevés, même après ajustement des facteurs de confusion.
L’inflammation et le vieillissement cognitif
Selon le Dr Kristine Yaffe, professeur à l’UCSF, l’inflammation joue un rôle majeur dans le vieillissement cognitif, qui peut débuter dès le début de l’âge adulte.
L’inflammation influence directement et indirectement la cognition, affectant des fonctions telles que la mémoire, la résolution de problèmes et le contrôle des impulsions. Directement, l’inflammation peut entraîner des modifications neurochimiques et structurelles dans le cerveau, notamment en augmentant les niveaux de cytokines pro-inflammatoires qui peuvent perturber la communication entre les neurones, affectant ainsi la plasticité synaptique essentielle à l’apprentissage et à la mémoire.
Indirectement, l’inflammation chronique est souvent associée à des altérations dans d’autres systèmes du corps qui, à leur tour, influencent le cerveau. Par exemple, une inflammation systémique peut conduire à une résistance à l’insuline ou à des perturbations du microbiote intestinal, tous deux liés à des déclins cognitifs.
De plus, des états inflammatoires peuvent exacerber des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, où l’inflammation cérébrale peut accélérer la progression de la maladie, affectant la capacité à résoudre des problèmes et à contrôler les impulsions.
Des solutions pour réduire l’inflammation
Il existe cependant des moyens de réduire l’inflammation et d’atténuer le risque de déclin cognitif. La mise en pratique d’une alimentation anti-infammatoire, la pratique régulière d’une activité physique, l’arrêt du tabagisme, ainsi que des activités de contact avec la nature sont des comportements favorables à une meilleure santé cérébrale.
Source: Neurology 3 July, 2024 DOI : 10.1212/WNL.0000000000209526 Association of Changes in C-Reactive Protein Level Trajectories Through Early Adulthood With Cognitive Function at Midlife
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