La maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique font partie des MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin) n’ont aujourd’hui aucun traitement curatif.

Aujourd’hui nous allons parler d’une maladie qui m’intrigue tout particulièrement étant donné que j’en suis atteint depuis quelques années.

Cet article ne sera pas un témoignage de ma pathologie mais, comme d’habitude, un article, qui se base sur les dernières découvertes scientifiques. 

Tout d’abord, nous ferons un état des lieux de ces deux pathologies. On passera ensuite par du concret : le constat des malades. J’appelle le « constat » le mécanisme (hypothétique) qui conduirait à la pathogenèse. Ensuite, nous ferons un bilan du régime alimentaire « idéale » pour la maladie de Crohn, selon les études.

Maladie de Crohn, une maladie émergente

La maladie de Crohn tout comme la rectocolite hémorragique sont des maladies inflammatoires chroniques intestinales.

Elles sont considérées comme des pathologies auto-immunes.

C’est-à-dire que le système immunitaire ne reconnaîtrait pas son propre système digestif.

Ces deux pathologies ont des caractéristiques très communes comme l’inflammation de ce dernier.

Ce qui les différencie, c’est plutôt la localisation de l’inflammation.

En effet, pour la maladie de Crohn, l’inflammation touche la totalité du tube digestif alors que pour la rectocolite hémorragique, elle touche le rectum et le colon.

Incidence de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique

La France se caractérise par une incidence élevée de la Maladie de Crohn. En effet, près de 4000 nouveaux cas par an sont diagnostiqués.

Malheureusement, ces affections débutent le plus souvent chez des adultes jeunes avec un pic de fréquence entre 25 et 30 ans.

Plus de 10 % des malades sont diagnostiqués avant l’âge de 17 ans.

L’étude EPIMAD, sous la responsabilité du scientifique du Docteur Corinne Gower-Rousseau, a montré une très nette augmentation de son incidence dans la tranche d’âge des 10-19 ans, chiffrée à 79 % sur une période s’étalant entre 1988 et 2007.

De plus, dans la région des Haut-De-France, on diagnostique 2 nouveaux cas par jour !

Très peu de chiffre ont été trouvé pour la rectocolite hémorragique en ce qui concerne l’incidence.

Prévalence des MICI 

Selon l’association AFA, Association François Aupetit, il y aurait 136 578 personnes atteintes de la MC et de la rectocolite hémorragique en ALD en 2012.

Plus précisément, on recense 75 403 cas de maladie de Crohn et 61 175 de rectocolite hémorragique. A titre de comparaison, il y a plus de personnes souffrant de maladie inflammatoire chronique intestinale que de personnes atteintes du VIH en France.

On dénombre 56 % de femmes atteintes et 44 % d’hommes, pour les deux pathologies confondues. La moitié de ces personnes ont entre 30 et 59 ans.

On compte également plus de 20 000 malades entre de 0 et 29 ans.

Enfin, nous constatons également que les régions suivantes sont les plus peuplés en ALD :

  • Ile de France
  • Nord-Pas-de-Calais
  • Rhône Alpes
  • PACA

Les traitements conventionnels

Il y a cinq catégories de médicaments utilisés pour le traitement de base des pathologies inflammatoires chronique intestinales. On dénombre :

  • Les salicylés
  • Les corticoïdes
  • Les immunosuppresseurs
  • Les biothérapies
  • Les antibiotiques.

La totalité de ces médicaments ont prouvé leur efficacité pour certaines personnes. Une efficacité toutefois temporaire.

Les salicylés 

Le chef de file et le plus ancien est représenté par la sulfasalazine.

Le risque d’effets indésirables associés à ce médicament (intolérance digestive et réaction allergique) a conduit à rechercher des dérivés aussi efficaces et mieux tolérés.

Il s’agit principalement de la mésalazine et de l’olsalazine (dérivés « 5-ASA »)

Ils existent sous forme de comprimés, certains sous forme de granulés, de lavements ou de suppositoires.

La cortisone et les corticoïdes 

C’est un point de passage.

Cette médication est temporaire, car elle contient de nombreux effets gênants (prise de poids, visage bouffi, élévation de la tension artérielle, intolérances aux sucres, troubles de l’humeur, troubles endocriniens et osseux).

Les corticoïdes sont prescrits selon les besoins sous forme injectable, par voie orale sous forme de comprimés, localement sous forme de lavement ou de mousse rectale.

Les immunosuppresseurs

Ce sont des médicaments qui diminuent les réactions du système immunitaire. Ces médicaments sont de plus en plus utilisés dans les MICI.

Habituellement utilisés dans le traitement des greffes ou dans certains cancers, leur prescription dans les MICI est parfois nécessaire.

Ils sont généralement prescrits pour l’entretien de cette pathologie et parfois pour la rectocolite hémorragique aussi.

Ils peuvent être un peu long à fonctionner.

En revanche, ces médicaments ne sont pas anodins, leur utilisation impose une surveillance régulière de certains paramètres sanguins. 

Les biothérapies 

C’est l’emploi thérapeutique de produits dérivés des substances présentes dans l’organisme vivant.

Dans cette classe thérapeutique, le premier médicament qui a été utilisé dans les MICI a été l’infliximab.

L’infliximab est un anticorps chimérique (mi-humain, mi-souris) dirigé contre le TNF alpha, élément clé du processus inflammatoire.

Il est administré par perfusion courte.

Les effets secondaires sont, le plus souvent, des infections, rarement sévères, des réactions d’hypersensibilité.

Voici tout de même une liste quasi-complète des effets indésirables de biothérapies :

Fréquents : réaction au point d’injection, rhume, infection des voies respiratoires supérieures, bronchite, pneumonie, cystite, fatigue, vertiges, maux de tête, nausées, diarrhée, douleurs abdominales, éruption cutanée, démangeaisons, transpiration excessive, peau sèche, élévation des transaminases.

Plus rarement : septicémie, dépression, somnolence, insomnie, agitation, tremblements, fourmillements, prise de poids, œdèmes, réaction allergique, conjonctivite, troubles visuels, troubles auditifs, hypertension artérielle, ulcération buccale, brûlures d’estomac, constipation, chute de cheveux, eczéma, tumeurs cutanées bénignes, douleurs articulaires, crampes, mycose vaginale, anomalie de la numération formule sanguine, augmentation du taux de cholestérol dans le sang.

Conclusion

Comme vous l’avez vu, ce sont des pathologies qui deviennent de plus en plus fréquentes.

En revanche, comparées à d’autres pathologies, elles possèdent tout un attirail de traitements médicamenteux avec cependant un effet aléatoire selon les patients et surtout des effets secondaires parfois graves.

Traitement naturel de la maladie de Crohn – PARTIE 1 – Le constat

Le monde mange de plus en plus mal et le constat est alarmant : augmentation du taux de diabétiques, augmentation affolante des cas de cancers, des maladies cardio-vasculaires etc.

Seulement, on parle beaucoup moins des maladies auto-immunes comme c’est le cas dans la MC ou la RCH.

On retrouve dans ces deux pathologies état des lieux quasiment identique : 

  1. Les personnes se nourrissent relativement mal (nous reviendrons sur cette notion)
  2. Les intestins subissent une perméabilité intestinale accrue
  3. La flore intestinale est déséquilibrée de façon importante
  4. L’inflammation est présente constamment.

La maladie de Crohn : changements alimentaires

1er point : l’alimentation

Le pilier numéro 1 à changer, c’est bien évidemment : l’alimentation.

Généralement, dès qu’on parle de changement alimentaire, les personnes commencent par dire : « J’ai déjà tout essayé en matière de régime, rien n’a fonctionné ».

Effectivement, si vous avez essayé le régime nutritionnel recommandé par le médecin (le régime sans résidu), alors effectivement, il a été inefficace tout simplement car il est mauvais en tout point.

Il n’est, par ailleurs, basé sur aucune étude scientifique démontrant son efficacité !

Je dirais même l’inverse, les études démontrent indirectement les dégâts que peut causer ce régime sans résidu.

Reprenons notre état des lieux en s’appuyant cette fois sur la science ! 

  • Pour le premier point : je serais moins rigoureux car je ne peux pas faire du cas par cas, mais une étude récente de l’Anses a démontré que les Français mangent de plus en plus mal.

Voici une infographie provenant de Le Monde dans laquelle on peut observer ce que les français privilégient au quotidien [1] :

Pour les hommes par exemple : on peut voir qu’ils se nourrissent quasi-exclusivement du régime sans résidu que l’on prescrit aux malades de Crohn et RCH.

Or, cela ne les empêche pas d’être malade et d’aggraver la maladie.

Et pour cause, la totalité de ces aliments a un impact négatif (très négatif) direct sur l’intestin et plus particulièrement sur l’augmentation de son inflammation. On y reviendra plus bas.

2ème point : Les intestins subissent une perméabilité intestinale accrue

On va faire un peu d’anatomie digestive.

La paroi de nos intestins nous sert de filtre.

C’est-à-dire que lorsque nous mangeons, nos aliments finissent par arriver au contact de notre paroi intestinale.

Une fois que ce bol alimentaire se retrouve ici, la paroi intestinale est en compétition avec les bactéries à l’intérieur de notre tube digestif pour utiliser les nutriments.

Les nutriments sont alors absorbés par la paroi et s’en suit une cascade en chaîne permettant aux cellules de tout notre corps de recevoir ces nutriments indispensables à la survie de l’homme.

Ceci est la théorie.

Or on sait très bien [2] que dans la maladie de Crohn, RCH (et même quasiment toutes les pathologies modernes) on retrouve une perméabilité intestinale !

Certains auteurs considèrent même que les maladies inflammatoires de l’intestin sont en réalité une pathologie de la perméabilité intestinale. [3]

Voici la physiopathologie de la maladie de Crohn comparé à un intestin en bonne santé

Le principal composant de la barrière de la muqueuse est représenté par l’épithélium intestinal, qui consiste en une seule couche de différents sous-types spécialisés de cellules : les entérocytes, les cellules calicifiées, les cellules de Paneth et les cellules entéroendocrines, mais aussi les cellules immunitaires telles que les cellules intra-épithélialesLes lymphocytes et les cellules dendritiques.

Cette partie est particulièrement importante !

La cohésion mécanique de ces cellules et la régulation de la perméabilité paracellulaire des ions et des petites molécules sont assurées par trois types de complexes de jonction, à savoir:

  • les jonctions serrées,
  • les jonctions d’adhérence 
  • les desmosomes.

Les patients atteints de MICI (Crohn et RCH) présentent une perméabilité paracellulaire accrue avec des anomalies des jonctions serrées documentées dans plusieurs études.

Il s’agit de structures multiprotéines complexes avec une partie extracellulaire, un domaine transmembranaire et une connexion intracellulaire avec le cytosquelette.

Cette partie est également importante : une diminution de l’expression et la redistribution de leurs constituants, y compris les occludins, les claudines et les molécules d’adhésion de jonction (JAM), ont tous été documentés dans les MICI. 

📍NOTE : les occludins, les claudines et les molécules d’adhésion de jonction, sont celles qui permettent la perméabilité intestinale. 

Voici ce qu’il se passe dans un cas de Crohn :

De plus, un modèle de souris expérimental récent a révélé que la suppression de la claudine-7 déclenche une inflammation colique. 

Enfin, une altération de la perméabilité peut être impliquée très tôt lors du développement d’une inflammation de la MC.

Voici la démonstration tirée de l’article scientifique :

En effet, certains des facteurs de risque connus pour la rechute de la maladie peuvent induire une inflammation par l’augmentation de la perméabilité des muqueuses.

Ce qui pose particulièrement problème lors de la prise d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens comme c’est le cas dans la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique.

Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens comme le Rowasa, Pentasa, Fivasa et autres, ont pour conséquence de détériorer cette imperméabilité intestinale si importante.

Des preuves récentes démontrent que même le stress agit de manière similaire.

■  A lire, dossier complet sur le stress.

Voici notre deuxième constat et pas des moindres : la paroi intestinale des personnes souffrant de ces pathologies est sévèrement endommagée !

On appelle ce désordre : la perméabilité intestinale.

En effet, comme on l’a vu, les structures permettant ce maintien :

  • Occludins, 
  • Claudines et les
  • Molécules d’adhésion de jonction (JAM) sont défaillantes ! 

3ème constat : la flore intestinale est déséquilibrée de manière importante !

C’est un problème assez grave quand on se rend compte que la paroi de nos intestins est défaillante et qu’elle laisse passer tout et n’importe quoi à l’intérieure de notre corps !

La MC et la rectocolite hémorragique sont les formes les plus répandues de la maladie inflammatoire de l’intestin, caractérisée par une inflammation récurrente chronique affectant la muqueuse intestinale.

Bien que leur origine soit inconnue, il existe de plus en plus de preuves que la dysbiose microbienne intestinale a un rôle dans la pathogenèse des MICI.

Parlons un peu de bactéries ! 

Dans l’ensemble, les patients présentent une diminution de la population microbienne, de la diversité fonctionnelle et de la stabilité de leur microbiote intestinal.

Une diminution dans des Firmicutes spécifiques et une augmentation concomitante de Bacteroidetes et des anaérobies facultatifs tels que Enterobacteriaceae.

Des différences significatives dans le microbiote de Crohn par rapport aux patients atteints de RCH ont également été notées.

Dans une MC, la dysbiose prédominante a été décrite pour être associée à cinq espèces bactériennes parmi lesquelles une instabilité de Faecalibacterium prausnitzii a été remarquée.

En effet, les chercheurs ont noté qu’un déficit de Faecalibacterium prausnitzii est associé avec une aggravation de la maladie.

A l’inverse, une augmentation de ces Faecalibacterium Prausnitzii est associée au prolongement de la rémission de la maladie, cette bactérie ayant un effet thérapeutique dans les modèles expérimentaux de Colite. 

À l’inverse, E. coli et Mycobacterium paratuberculosis envahissantes ont été impliquées dans la pathogenèse de la MC bien qu’une relation causale soit encore à démontrer.

En effet, jusqu’à maintenant, il n’est toujours pas clair si la dysbiose microbienne intestinale est une cause directe de l’inflammation dans les MICI, ou simplement le résultat d’un environnement perturbé dans le tractus gastro-intestinal. [4]

4ème constat : une inflammation quasi-constante 

L’inflammation est le moteur de la maladie.

Les chercheurs font plusieurs hypothèses :

Hypothèse #1 : Elle découlerait du basculement de la flore intestinale, c’est-à-dire que plus la flore est déséquilibrée en faveur d’un écosystème pathogène plus le système de défense s’attaque aux bactéries pathogènes. 

Hypothèse #2 : la perméabilité intestinale fait pénétrer des bactéries à l’intérieur de la paroi ce qui créerait une inflammation.

Hypothèse #3 : étayée par le médecin Jean Seignalet et d’autres médecins dont le Pr. Henri Joyeux : l’alimentation moderne d’aujourd’hui (gluten, produits laitiers, consommation excessive de viande industrielle, sucre, additifs, colorants, édulcorants etc.) serait le problème numéro 1.

En effet, selon lui, l’accumulation de ces toxiques se stockerait sur la paroi intestinale. Au fil du temps, une perméabilité intestinale serait possible permettant aux bactéries et autres molécules alimentaires (entières) de pénétrer dans le corps.

Le corps, considérant cette entrée comme une attaque à son intégrité, va envoyer le système de défense attaquer. Ce qui conduirait à une inflammation constante.

Les trois hypothèses sont très intéressantes, mais c’est celle de Jean Seignalet, qui parait, dans la pratique, être la plus efficace.

En effet, les théories précédentes ont pour conséquence des thérapies médicamenteuses coûteuses, parfois dangereuses, sans régler réellement le problème de fond.

Seulement, les connaisseurs du régime Seignalet me diront que ce régime n’a quasiment aucune efficacité sur la rectocolite hémorragique.

C’est vrai, et nous verrons qu’il est possible de rectifier le tir pour la RCH. 

La théorie de Jean Seignalet en image : Hyper-perméabilité intestinale

Traitement naturel de la maladie de Crohn – PARTIE 2 – La pratique

Voici donc le constat :

Il est plus facile maintenant de cibler les choses qui posent problème dans la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn afin d’y résoudre étape par étape.

NB : avant toute chose, il se trouve que certains des paramètres proposés soient possiblement traités par la prise de complément alimentaire.

Bien entendu, ce sont des compléments testés scientifiquement et n’ayant, à ce jour, aucun effet négatif sur la santé.

Je choisis ce groupe de complément alimentaire, car je sais que ce sont des produits de très bonnes qualités que moi-même, j’utilise pour traiter ma rectocolite hémorragique.

En revanche, je n’oblige bien entendu personne à en acheter.

Correction de l’alimentation : passage à une alimentation de type anti-inflammatoire 

L’alimentation anti-inflammatoire et paléo, si vous êtes un habitué de ce site internet c’est le retour aux origines.

L’alimentation paléo s’inspire d’une époque bien ancrée dans l’humanité : le Paléolithique.

En bref, le régime paléo, est un régime nutritionnel qui prend ses principes dans une période de la préhistoire très connue : le Paléolithique.

Le Paléolithique est la première et la plus longue période de la Préhistoire, contemporaine du Pléistocène.

Pendant cette période la société humaine ne produisait pas encore sa nourriture.

En effet, elle était composée exclusivement de chasseurs-cueilleurs.

Premier aliment à retirer : les céréales contenant du gluten ! 

Le gluten provoque une perméabilité intestinale.

En effet, une publication scientifique a démontré que l’exposition d’une molécule contenue dans le gluten (appelée gliadine) augmente la perméabilité intestinale chez tous les individus.

L’exposition à la gliadine conduit à la sur-régulation de la zonuline et le désassemblage conséquent des jonctions serrées intercellulaires et une perméabilité intestinale accrue.

Voici un schéma que j’ai réalisé pour mieux comprendre :

La zonuline est une molécule fabriquée par la muqueuse intestinale.

Elle régule les mouvements d’eau et le passage des molécules extérieures et des globules blancs de l’intestin vers le sang et celui des bactéries.

La zonuline nous protège ainsi d’une colonisation bactérienne. E

lle régule également la perméabilité intestinale

Le lait de vache provoquerait une perméabilité intestinale

En effet, un Professeur en immunologie, pédiatre a montré que l’insuline bovine trouvée dans le lait de vache est un contributeur au développement du diabète de type 1.

Mais ce n’est pas tout, et ce n’est pas réellement ça qui nous intéresse ici !

Elle a accordé une interview au site internet : lanutrition.fr dans laquelle elle dit et je cite :

« Le lait maternel permet la colonisation des intestins par des bactéries équilibrées qui supportent le développement d’un intestin en bonne santé et diminuent sa perméabilité (protection contre la perméabilité intestinale). Dans les premiers mois de la vie, l’exposition à des protéines inconnues comme les protéines laitières augmenterait la perméabilité intestinale temporairement ». 

Elle poursuit en répondant à la question suivante : Pensez-vous que cette perméabilité intestinale peut perdurer à l’âge adulte ?

« Oui, cela a été retrouvé dans la maladie coeliaque (intolérance au gluten), dans la maladie de Crohn et le diabète de type 1. Il est possible que des infections ou une flore intestinale déséquilibrée puissent provoquer une perméabilité intestinale à l’âge adulte. Cela pourrait provoquer des réactions aberrantes à des protéines alimentaires (allergies, intolérances) et contribuer aux mécanismes immunologiques de ces maladies »

C’est la théorie soutenue en partie par Jean Seignalet. 

■  En savoir plus sur les produits laitiers : Pourquoi le lait est mauvais pour la santé !

Les additifs alimentaires provoquent une perméabilité intestinale 

« Dans une revue parue dans Autoimmunity Reviews, deux auteurs montrent que des changements de la perméabilité intestinale sont associés aux additifs.

Les auteurs signalent que le glucose, le sel, les émulsifiants, les solvants organiques, le gluten, les nanoparticules sont de plus en plus utilisés par l’industrie agroalimentaire.

Mais ces additifs censés améliorer la qualité des aliments augmentent les fuites au niveau des jonctions serrées et donc la perméabilité intestinale. » extrait de cet l’article.

Le sucre en est-il l’origine ? 

Voici ce que conclu une étude scientifique [5] :

« L’apport élevé de glucides raffinés chez les patients avec la maladie de Crohn peut être en partie responsable de son incidence croissante dans les pays développés. Cela pourrait être dû à la teneur en sucre en tant que telle et / ou aux additifs alimentaires. »

Il est vrai que dans les pays moins développés, l’apport de sucre est moindre, et le taux de pathologies inflammatoires de l’intestin est très bas également.

Bien que le sucre ne soit bien évidemment le seul paramètre responsable selon moi.

Enfin selon Thierry Souccar, journaliste scientifique, les aliments susceptibles de perturber la flore intestinale sont :

  • La caséine (80 % des protéines des produits laitiers sont de la caséine),
  • Les pommes de terre,
  • Les piments,
  • La tomate,
  • Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (aspirine, ibuprofène, rowasa, pentasa par exemple),
  • La chimiothérapie, 
  • La radiothérapie, 
  • Les carences en zinc (qui touche plus de 79 % des Françaises)
  • Les carences en vitamine D (qui touche plus de 80 % des Français). [6]

Passons maintenant aux études scientifiques concernant l’alimentation. 

Succès de l’alimentation paléo-cétogène chez un enfant de 14 ans présentant la Maladie de Crohn.


Le garçon de 14 ans présentait de la fatigue, une fièvre de bas grade, une anémie, une sensibilité abdominale inférieure et une dermatite périanale.

Les chercheurs lui ont diagnostiqué la maladie de Crohn.

Les chercheurs ont appliqué avec succès le régime cétogène-paléolithique pendant les repas.

La thérapie alimentaire a permis de résoudre la totalité des symptômes.

Ainsi que de normaliser les paramètres de laboratoire ainsi que la normalisation progressive de l’intestin. Au bout de 2 semaines, le patient a arrêté tout traitement médical.

Après 3 semaines de ce régime, ses sueurs nocturnes ont disparu et son sommeil s’est amélioré de manière significative. Après 4 semaines, les douleurs au genou ont commencé à diminuer pour disparaître au bout de 3 mois de régime paléo-cétogène.

Actuellement, il est à l’alimentation Paléo Cétogène depuis 15 mois et est exempt de symptômes ainsi que des effets secondaires.

Le patient a pu interrompre le traitement dans les deux semaines. [7]

Voici une deuxième étude : 

Selon une étude clinique effectuée le 5 octobre 1999 auprès de 20 personnes atteintes de la MC, des modifications au régime nutritionnel permettent de diminuer considérablement la médication nécessaire au contrôle de la maladie et même d’induire une rémission complète.

Comme on l’a vu plus haut, la maladie de Crohn et la RCH pourrait survenir d’un trouble de la flore intestinale couplé d’un trouble de la perméabilité intestinal. 

On sait que les déficiences nutritionnelles sont courantes chez les personnes souffrant de cette maladie : on a identifié des déficiences de protéines, zinc, sélénium et acide folique qui peuvent tous modifier la réponse immunitaire.

On sait aussi que l’huile de poisson contant de l’acide eicosapenténoique (EPA) aide à maintenir la rémission de la maladie de Crohn et que la glutamine et les multipolysaccharides dérivés d’aloès aident à sa guérison.

Dans la présente étude, les modifications alimentaires furent introduites graduellement.

La première étape fut d’éliminer complètement les grains et d’avoir un régime faible en disaccharides (sucrose, lactose, maltose) pendant 30 jours.

Si les symptômes diminuaient de 50 % ou plus

On maintenait ce régime mais en lui ajoutant une supplémentation d’huile de poisson en donnant 875 mg par jour d’EPA et une multivitamines dosée à 400 mg de vitamine E, 20 mg de zinc, 200 microgrammes de sélénium et 800 microgrammes d’acide folique.

Si la diminution des symptômes était inférieure à 50 %, on modifiait le régime alimentaire sur une base individuelle en éliminant tous les produits laitiers, en réduisant la quantité de levures et de monosaccharides, en évitant toutes les noix et les farines de noix, et en ajoutant des féculents sans gluten comme le riz et les pommes de terre.

Un mois plus tard, on ajoutait une supplémentation de 875 mg par jour d’EPA d’huile de poisson.

Si des symptômes persistaient encore au bout de trois mois, on ajoutait 4 g par jour de mucopolysaccharides dérivés d’aloès et 3 g par jour de glutamine.

Des médicaments antimicrobiens furent utilisés au besoin en cas d’infection microbienne persistante.

Tous les patients furent suivis pour des périodes variant de 6 mois à 8 ans (dépendant de la date du début du traitement).

Les résultats de ces changements de régime ont entraîné une diminution des symptômes chez tous les patients et six d’entre eux sont entrés en rémission complète pour des périodes allant de 5 à 80 mois (6 ans et demi) et ont cessé toute prise de médicaments.

Un des patients montra une rémission complète au bout d’à peine deux mois et la maintient depuis plus de 3 ans.

Pour les 14 autres patients, la diminution des symptômes a varié de 90 % à 40 %.

Leur consommation moyenne de médicaments diminua de 17 à 5 mg par jour pour la prednisone, de 100 à 30 mg par jour pour l’azathioprine et de 33 % pour les préparations de 5-aminosalycates (5-ASA).

L’indice moyen de perméabilité intestinale a diminué de 0,275 à 0,074.

Onze des patients ont répondu au régime spécifique initial d’hydrates de carbone et 9 durent y ajouter une ou plusieurs des autres modifications.

Selon l’auteur de l’étude, L. Galland, cette recherche montre la possibilité d’appliquer les connaissances actuelles concernant l’influence des facteurs alimentaires et nutritionnels dans le traitement médical intégré de la maladie de Crohn. » [8]

  • Commentaire : Cette étude est très intéressante car elle nous démontre que l’alimentation est un pilier majeur dans le traitement de la maladie. Seulement, aujourd’hui les médecins ne nous en parlent pas, et c’est ça qui pose problème.

Analysons les compléments alimentaires efficaces pour soutenir ce changement alimentaire. 

La glutamine 

La glutamine est un acide aminé naturel que l’on retrouve déjà dans l’organisme dans des quantités variables.

Cependant, si la glutamine fonctionne si bien pour « traiter » les personnes ayant la MC ou RCH c’est simplement parce qu’il sembleraient qu’ils en soient déficients !

En effet voici le constat de cette étude :  

L’utilisation intestinale de la glutamine fait partie intégrante de la régénération des muqueuses.

Des chercheurs ont analysé le statut de la glutamine systémique et intestinale dans la maladie de Crohn et ils ont évalué l’effet thérapeutique de la supplémentation en glutamine dans un modèle animal d’iléite.

Les concentrations de glutamine étaient diminuées dans la muqueuse iléale / colique non inflammée et enflammée. 

Dans l’iléite expérimentale, l’alimentation avec de la glutamine par voie orale a empêché l’inflammation macroscopique, amélioré les activités glutaminases iléales.

De plus, la supplémentation en glutamine a amélioré l’activité myéloperoxydase le long du tractus gastro-intestinal et la peroxydation lipidique potentialisée dans le côlon. [9]

En conclusion, on remarque une altération de l’utilisation de la glutamine chez les patients atteints de MC.

En effet, dans l’iléite expérimentale, la supplémentation en glutamine a empêché les lésions inflammatoires des tissus. 

Ce complément alimentaire est très prometteur !

Pour être persuadé encore une fois que l’ajout de L-Glutamine permet réellement de rétablir la perméabilité intestinale :

Voici le résultat d’une étude : 

C’est une comparaison entre la prise de L-Glutamine et un placebo chez des sportifs.

La prise a duré 7 jours et a montré que par rapport au placebo, la L-Glutamine prévenait réellement la perturbation des jonctions serrées (molécules que l’on a vu plus haut).

Cette perturbation est effectivement liée avec la perméabilité intestinale. [10]

Personnellement atteint de cette pathologie, j’ai traité la mienne avec ce type de complément alimentaire et un changement d’alimentation.

➡️ Si vous cherchez de la glutamine, je me supplémente ici : Glutamine

Posologie de la glutamine : 

Une étude a testé la glutamine à très haute dose : 0,9 g par kilo de poids corporel, soit 63 grammes pour un individu de 70 kilos. Même cette dose extrême ne provoque pas d’effet secondaire.

Il semblerait que l’ajout de glutamine soit efficace au-delà de 2 grammes par jour.

En résumé sur la glutamine, voici un schéma explicatif ! 

 Les oméga-3

Les oméga-3 sont des acides gras insaturés se trouvant dans les poissons gras ou encore certains végétaux comme le lin.

Deux études de qualité ont montré un bénéfice important.

La première portait sur 78 malades qui ont reçu 2.7 g d’oméga-3 (EPA+DHA) pendant un an et la deuxième sur 38 enfants âgés de 5 à 16 ans qui reçurent 1.8 g d’EPA+DHA en plus de leur traitement habituel pendant un an.

Dans les deux cas, le nombre de rechutes fut considérablement réduit

Enfin, onze autres études ont prouvé que les oméga-3 permettaient de soulager les symptômes inflammatoires des voies digestives que l’on retrouve dans la MC ou encore la rectocolite hémorragique [11]

➡️ Toujours dans le même principe, je commande mes oméga-3 ici, je n’ai jamais eu de problème

Probiotiques : réparer sa flore intestinale 

Dans nos intestins nous avons une multitude de bactéries et autres micro-organismes.

Elles sont censées nous protéger et nous aider à absorber les nutriments.

Or, comme on l’a vu plus haut, une dérégulation appelé : dysbiose de cette microflore peut arriver.

On retrouve chez toutes les personnes atteintes de Crohn une dysbiose intestinale !

Le mieux sera alors de venir repeupler notre tube intestinal en lui donnant des bonnes bactéries.

Des micro-organismes bénéfiques pour la santé.

Vous pouvez de même vous servir ici pour les avoir, ou ailleurs, comme vous le souhaitez !

En complément, vous pouvez regarder cette vidéo : Comment AMÉLIORER et RECONSTRUIRE son MICROBIOTE intestinal.

Les astuces naturelles – Maladie de Crohn et Rectocolite hémorragique

Beaucoup d’autres compléments alimentaires ou techniques alternatives sont possibles.

Je n’ai pas pu tout détailler ici, mais voici une image qui le fera pour moi de façon très courte.

Témoignages : ils se sont sortis de la maladie de Crohn

MALADIE DE CROHN : les VICTOIRES de Cécile grâce à AIP (Auto Immune Protocol)

Arthur 20 ans 

« Je suis atteint de la rectocolite hémorragique depuis 4 ans et j’ai vu mes symptômes s’améliorer réellement après avoir consommé sans gluten/sans produits laitiers/ sans sucre. Il me restait cependant un peu de symptômes, alors j’ai décidé de me renseigner sur le net et c’est sur des sites de santé alternative que j’ai lu les études sur la glutamine et les oméga-3.

J’ai pris de la glutamine en premier et là j’ai vraiment senti un soulagement. Beaucoup plus à l’aise dans mon corps, plus de « crampes intestinales » comme je les appelais et plus de diarrhée ni de sang. Bref, dès que j’ai une petite réapparition des symptômes, j’utilise la glutamine et tout rentre dans l’ordre. J’ai également pu arrêter la totalité de mes traitements avec l’aide de mon médecin. »

Témoignage de Vivien LEZIN

« La maladie a été décelé en juillet 2013. Des amis m’ont parlé de l’alimentation paleo car ces personnes ont adopté cette alimentation par rapport à la sclérose en plaque. Ce qui a changé c’est que j’ai moins de douleurs. Je ne prends plus de médicaments depuis que j’ai découvert et que je me fait accompagner par la megc. Je ne mange plus trop paleo aujourd’hui.

J’ai remarqué un certain inconfort mais je pense que c’est émotionnel »

Conclusion 

📍NOTE : Je souhaite tout de même apporter une précision concernant la prise en compte de cet article.

Cet article se base sur ma compréhension de certaines études scientifiques et sur leurs conclusions.

Il est vrai que ce sont des études récentes, mais les résultats sont encourageants !

De plus, l’utilisation de ces méthodes est sans effets secondaires dans les proportions conseillées contrairement aux médicaments.

Cet article ne vise donc pas à la substitution d’un traitement médical ni à une consultation.

Si vous ressentez des résultats encourageants avec cette méthode de traitement, il est tout de même préférable de consulter votre médecin avant l’arrêt de tout traitement.

Maintenant que ceci est clair, passons à la conclusion.

A travers cet article vous avez très certainement pu être choqué, curieux, intrigué de voir que certaines personnes avaient pu s’en sortir grâce à l’alimentation.

J’ai l’habitude de dire aux gens sceptiques : « Essayez ! Manger mieux n’a jamais tué personne ».

Je suis personnellement atteint de la rectocolite hémorragique, traitée depuis quelques années avec cette méthode (exactement la même méthode).

Mais je n’ai pas apporté mon témoignage car je ne souhaite pas être juge et parti.

Il me semblait primordial d’avoir un certain recul et de me baser sur la science malgré mon implication évidente.

La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique sont des maladies encore mystérieuses mais les mécanismes commencent à s’élucider.

Pour aller plus loin et être accompagné par l’auteur de cet article

Si vous avez besoin d’être guidé, n’hésitez pas à découvrir notre programme RESTAURER SON INTESTIN.

Le protocole RSI – Restaurer Son Intestin est un programme en 7 étapes qui utilise des méthodes 100 % naturelles pour en finir avec les problèmes intestinaux (c’est un protocole complet ÉTAPE PAR ÉTAPE coaché).

Cliquez sur l’image ci-dessous pour le découvrir.

Restaurer son Intestin

Références

1 – Les français mangent malhttp://www.lemonde.fr/planete/article/2017/07/12/les-francais-mangent-mal-et-se-sedentarisent_5159458_3244.html

2 – Intestinal Permeability in Inflammatory Bowel Disease: Pathogenesis, Clinical Evaluation, and Therapy of Leaky Gut: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4637104/

3 – Inflammatory bowel disease: an impaired barrier disease.

Jäger S, Stange EF, Wehkamp J

Langenbecks Arch Surg. 2013 Jan; 398(1):1-12.

4 – Dysbiosis of the gut microbiota in disease https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4315779/  

5 – Increased consumption of refined carbohydrates in patients with crohn’s disease https://link.springer.com/article/10.1007/BF01469792 

6 – http://www.thierrysouccar.com/sante/info/quand-lintestin-devient-une-passoire-841 

7 – Tóth C, Dabóczi A, Howard M, Miller NJ, Clemens Z. Crohn’s disease successfully treated with the paleolithic ketogenic diet. Int J Case Rep Images 2016;7. 

8 – Galland L, Nutritional therapy for Crohn’s disease: disease modifying and medication sparing. Alt Ther Health Med;1999: 5(2), 94-95 

9 – Low Intestinal Glutamine Level and Low Glutaminase Activity in Crohn’s Disease: A Rational for Glutamine Supplementation? 

10 – Zuhl MN, Lanphere KR, Kravitz L, Mermier CM, Schneider S, Dokladny K, Moseley PL. Effects of oral glutamine supplementation on exercise-induced gastrointestinal permeability and tight junction protein expression. J Appl Physiol (1985). 2014 Jan 15;116(2):183-91. 

11 – MacLean CH, Mojica WA, Newberry SJ. Systematic review of the effects of n-3 fatty acids in inflammatory bowel disease. Am J Clin Nutr. 2005 Sep;82(3):611-9. Review.